Caen - HAC 2 - 0 : Ne pas se désunir

Au moment d’écrire ces quelques lignes, je tape sur mon clavier comme je marcherais sur des œufs. Ce n’est pas évident d’écrire quelque chose de pondéré et de ne pas aller dans les lieux communs acerbes. Mais je vais m’y essayer, et tenter d’être constructif. Après tout, il y a toujours quelque chose à ressortir, même du plus négatif.

Il faut l’avouer, même pour un « modéré » comme moi, la frustration est grande. Et pourtant, en toute sincérité, la soirée d’hier est quasiment l’exact reflet de ce que je redoutais, même si je n’ai pas voulu le faire transparaître dans mon avant-match.

A commencer par la tactique et la composition choisies. A l’exception de la titularisation de Koïta et de Louvion auxquelles je ne m’attendais pas, j’avais tout bon : tenter de récupérer des ballons bas, et essayer de contrer rapidement. Sauf qu’il n’y avait pas de lien, pas de transmission au milieu, aucune profondeur. Un bloc tellement compact que c’en était un vrai veau à élancer. De fait, après deux buts encaissés, on n’a pas su relancer notre jeu habituel et les joueurs étaient complètement perdus sur le terrain et, je pense, abattus mentalement.

Contrairement à beaucoup, je ne vois pas en ce résultat un défaut de motivation des joueurs ou de jeu, mais une défaite purement tactique. Les joueurs étaient perdus dans ce système censé jouer le contre qui se faisait lui-même contrer à chaque perte de balle. Notre choix était mauvais, celui des caennais à 5 défenseurs nous a surpris, lui.

C’est une constante cette saison : dès que l’on arrête de jouer, on est stérile au mieux, on est puni au pire. On ne sait pas contrer. On ne sait pas défendre. On ne sait faire que jouer. Au final, quand j’essaye de prendre de la hauteur et après avoir revu l’essentiel du match, je ne retiens que ça. Et pour toute justification, une seule stat : 2 buts encaissés sur 3 frappes cadrées. Je suis sûr qu’en voulant les prendre dans le jeu, on aurait fait beaucoup mieux. Nous n’aurons été dangereux qu’une seule fois sur un coup franc détourné. Les entrants n’ont fait aucun bien car les présents étaient déjà démobilisés. Je pense que Cédric Daury l’a compris, qu’il savait ce match déjà perdu, et que c’est pour cette raison qu’il a sorti tôt des éléments potentiellement décisifs comme Mahrez ou Bonnet afin de les préserver en vu du match de vendredi.

Je conclurai cette analyse en disant que j’en veux beaucoup plus aux joueurs pour leur match contre Nîmes ou leur première mi-temps de Dijon que celui-ci. Ce résultat ira pour le coach Daury dans ma balance.

Ce match va être psychologiquement très dur à digérer. Pour tout le monde. Le site officiel du club titre « A oublier très vite » : moi je l’aurais titré « A faire oublier très vite ». Ce match ne s’oubliera pas. On ne peut pas oublier dans une saison un derby perdu, même un « petit derby », et encore moins le fait de laisser passer une pareille occasion de gagner 7 places dans le championnat. 

Cela ne pourra qu’être minimisé par du concret sur le terrain et dans les tribunes. A commencer par vendredi. Les joueurs ne doivent pas se démobiliser. Le public havrais non plus. Si ces deux conditions ne sont pas réunies, les conséquences seront regrettables et très probablement regrettées. Les tenants et les aboutissants de ce match contre Clermont étant déjà connus, je ne ferai donc pas d’avant match.

Un groupe uni en face d'un véritable 12ème homme, il n'y a que comme ça qu'on grandira

Je prendrais peut-être le temps d’écrire une deuxième babiole plus légère sur mon périple à Caen et sur l'ambiance, un sujet peut-être plus épique que ce que nous avons vu sur le terrain hier soir !