Tuesday, September 18, 2012

Angers SCO - HAC 3 - 1 : Les Pieds sur Terre


 Quelle désillusion que ce SCO Angers - HAC !
Je ne sais pas pour vous, mais même en essayant de relativiser les beaux résultats auxquels nous avons été habitués depuis 3 matchs, je commençais à sérieusement m'enflammer pour notre équipe.
Et quel retour de bâton: du regard vers le ciel, revenir les pieds sur terre!

Dessin de @comicstef pour Un Havrais Au Céans

 Première alerte, avant même le début du match: le 11 titulaire concocté par le coach havrais.


 La première chose que je me suis dit en voyant cette compo, c'est "que vient y faire Koïta?".
D'ordinaire, je n'aime pas critiquer la gestion des troupes: je me dis que Cédric Daury voit plus de choses à l'entrainement et dans la vie du groupe que ce que le spectateur lambda peut bien voir.
Mais là, j'ai du mal. Comment peut-on justifier la première titularisation à la 7ème journée d'un nouveau joueur dont le prêt a commencé à la 6ème? Qui plus est, 90 minutes, et à place de Malfleury, le joueur havrais qui est sans aucun doute le plus efficace et le plus décisif depuis le début du championnat. Je n'arrive pas à comprendre ce choix. Même pas trouvé un moignon d'explication. N'est-on pas censé intégrer une nouvelle recrue au fur et à mesure? Le faire entrer à la 60ème d'abord, à la place d'un Rivière ou d'un Malfleury épuisé ou faisant un match moyen, pour lui permettre de prendre doucement ses marques sans perturber l'équipe ?

 Koïta a fait quelques déboulés ou effectivement, il a pu montrer sa vitesse et sa puissance, mais cela mis à part, il a fait un match d'une pauvreté incroyable. Il a pas mal vendangé, et montré que s'il était rapide dans ses déplacements, il ne l'était pas dans l'exécution de ses passes ou de ses gestes techniques. La vista n'a pas l'air d'être son point fort. J'ai notamment en travers de la gorge une occasion (suite à laquelle sa perte de balle amène le 2ème but angevin d'ailleurs), où Rivière (ou Mesloub, j'ai un doute) est à sa gauche et fait un appel en pleine course. Si l'appel est servi, c'est un contre un contre le gardien. La passe est simple. Je ne comprends pas pourquoi il met tant de temps à l'armer. Doute? Lenteur? Pas encore dans le bain? En tout cas, preuve flagrante qu'il n'est pas encore prêt et assez intégré au collectif pour prétendre à une place de titulaire. Ce n'est pas une vendetta personnelle ou une tentative de désigner un bouc émissaire pour justifier un piètre résultat sur un match capital. Je critique le choix plus que le joueur. Le pauvre doit être même complètement éprouvé après un match pareil.

 La seconde chose, c'est le choix du positionnement de Louvion et de Touré, en l'absence de Le Marchand et Mendy.
On l'a vu avant l'arrivé de Zargo Touré: la charnière Genton - Louvion, ça ne marche pas. Zacharie Boucher s'en est lui-même rendu compte à ses frais. Je dirais même que non seulement la charnière ne marche pas, mais le poste ne réussit pas du tout à Cyriaque. C'est un truc qui m'a sauté aux yeux sur les premiers matchs. Le marquage, ce n’est pas son truc. Sur l'homme, il est tout le temps battu. Encore une fois, on ne va pas acculer l'homme: c'est un milieu défensif de métier. C'est sur le choix que le bat blesse. Pourquoi ne pas garder la configuration de la charnière qui nous réussit? Au lieu de perturber deux zones de jeu pour un absence, la charnière centrale et le flanc gauche, on en perturberait qu'une. Et dans le fond, n'est-il pas préférable que le danger arrive sur un côté plutôt que dans l'axe? En tout cas, mes craintes étaient fondées: il suffit de voir le non-marquage de Louvion sur Keserü lors du second but. Encore un match qui me fait regretter amèrement qu'on ait laissé partir le talent et la polyvalence de Loïc Nestor…

Passé les craintes d'avant match qui était malheureusement légitimes, il y a un dernier constat.
Je trouve la nonchalance de Johnny sur les buts assez effrayante.
Je ne dis rien pour le premier, il était imparable et n'est pas le fruit d'une éventuelle erreur havraise. En cela, il ressemble un peu au premier but dijonnais de la 5ème journée.
Ca fait partie des variables d'un match. Il y a des buts qu'on ne peut éviter et c'est pour ça qu'il est fondamental de se mettre à l'abri en faisant le break le plus rapidement possible.
Par contre, sur le second but, si on passe l'erreur de marquage de Louvion, on se demande sincèrement pourquoi Johnny n'essaye même pas de mettre le pied pour l'arrêter.
Quant au dernier, s'il y a aussi le paramètre de la compensation défensive qui ne se fait pas (aucun milieu/attaquant n'est revenu inquiéter Diego), Johnny ne bouge même pas.
Ca prouve qu'avec une défense aussi friable, Il  n'aurait sans doute pas fait mieux que Zacharie sur les 3 premières journées.

Cela n'engage que moi: le principal perdant de cette rencontre est le coaching de Daury.
C'est à mon sens la première fois cette saison et je n'irais donc pas rejoindre les moutons de panurges qui bêleront des "Daury démission" au moindre doute. De toute façon, quand bien même ce ne serait pas la première fois, je l'ai déjà dit, je garde toujours l'intérêt du club en tête…
Et je n'oublie pas le coup de maître de Daury à Dijon qui a su motiver ses troupes, leur donner confiance, faire entrer Zola et Fontaine qui auront été salutaires pour accrocher le nul…
Tout le monde a le droit à l'erreur. Il a consommé ce droit en cette 7ème journée. Espérons qu'il le prendra le moins souvent possible cette saison.


 Des blessures qui se cumulent à un manque de profondeur en défense centrale, de mauvais choix et un gardien en mal de régularité et nous revoilà à deux pas de broyer du noir, avec une place de 14ème au classement. Des matchs "quasi-références" ternis par ces 90 minutes pendant lesquels on s'est fait bouffer dans les duels, où on a parfois eu du mal dans la transmission et où j'ai plusieurs fois relevé des lignes trop espacées les unes des autres.

 Il faut l'avouer, les 3 derniers bons résultats ont créé un gros regain d'enthousiasme. Ce qui n'était pas écrit dans le dur, d'ailleurs. Qui aurait pu prévoir qu'on allait aussi vite se surprendre à espérer de nouveau? Il aurait été bon pour l'équipe de profiter de ce sursaut inattendu et surfer dessus.
Et finalement, après une troisième défaite de la saison, nous retombons dans le morose et on loupe le coche de revenir en embuscade sur les premiers du championnat. Certes, on a pris confiance de manière excessive, mais il ne faudra pas non plus retomber dans l'excès inverse pour autant… 

 Il faut oublier ce match, et vite, se baser sur des exemples de combativité comme la deuxième mi-temps à Dijon et le match contre Monaco. Ne pas se désunir et se laisser gagner par la frustration à l'image de Riad Nouri qui a semblé passablement énervé lors de sa sortie. Cette défaite doit permettre à l'équipe de rebondir. Ils savent faire bloc quand c'est nécessaire. Ne pas s'effondrer psychologiquement. On a vu ce que ça donne quand on est fébrile.

 Les Ciel-et-Marine auront besoin de toute la ferveur possible contre Nantes pour se rassurer et se prouver à eux-mêmes comme à nous ce que l'on sait déjà: ils ont le potentiel pour arriver là où on voudrait les voir arriver. Ne reste plus qu'à se donner la peine de créer une vraie dynamique, indéniable et durable. Relever la tête et travailler sur le mental et la régularité.
 A Vendredi, en espérant qu'on volera dans les plumes des canaris.
Je vois bien une équipe piquée au vif qui va mettre le feu au stade dès les premières minutes et haranguer son public pour obtenir un maximum de soutien.
Moi j'y crois. Et vous ?

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