Monday, January 21, 2013

HAC - Lens 2 - 2 : Un mal "lensinant"

D'habitude, je fais des jeux de mots bidons sous l'euphorie de la rencontre. Ce n'est vraiment pas le cas pour ce nouvel article.

Au sortir de ce match, je dois bien l'avouer, j'étais furieux. Ça reste intérieur bien sûr, et je vais essayer de garder un maximum de recul en écrivant cet article. Autant le dire tout de suite, la seule chose qui me fait relativiser mes propos est le tout petit point pris. Si on avait perdu cette rencontre, je crois que les mots qui suivent auraient été beaucoup plus virulents de ma part. Et on n’était pas loin de la défaite…

Le contexte du match était déjà relativement décevant: 9500 billets vendus, le HAC attendait environ 12 000 spectateurs pour cette belle affiche. Le climat s'en mêlant, nous n'étions que 4000. Et encore, l'estimation donnée par les journaux locaux me paraît encore un peu optimiste. Quant au terrain, il était plus que difficile, tout enneigé qu'il était. Au rayon des points positifs, si 800 Lensois étaient attendus à l'origine, il y en a quand même environ 300 (à vu de nez) qui ont fait le déplacement sur les routes enneigées, et le duel de supporters était assez sympa.

Belle image du Stade Océane entouré de neige, mais des conditions de jeu difficiles ce soir
 Passé la situation de départ, on a assisté à une première mi-temps quasi parfaite. Je dis quasi, car les Lensois ont reposé le pied sur le ballon à un moment donné, mais c'est histoire de pinailler. 

Beaucoup de maitrise collective, de la détermination et une bonne rigueur défensive. C'est donc logiquement que Rivière ouvre le score à la 17' sur un centre parfait de Rivierez. Sur un contre déclenché par Walid Mesloub, ce dernier sert Rivière dans le bon timing pour le doublé du meilleur buteur havrais (34'). Le match semble bien embrayé. Il peut y avoir un ou deux buts de plus à la mi-temps (un penalty sur la main lensoise dans la surface par exemple), c'est pareil. Le break était fait. On était en droit de se dire que la seconde mi-temps n'était plus qu'une formalité après une telle démonstration.

Et bien non. Un mal bien havrais qu'on croyait derrière nous depuis l'ère Revault est ressurgi: sans raison apparente, nous nous sommes complètement écroulés psychologiquement. 



Une première alerte suite à une frappe de Touzghar aurait pu nous sortir de notre torpeur. Et bien, non. Au contraire, ça n'a fait qu'accentuer l'impression de panique ressentie dès le début de la seconde période. Et au final, suite à deux pertes de balles consécutives de la part des havrais et en l'espace de deux petites minutes, les lensois viennent punir une défense en déroute. D'abord par l'intermédiaire de Touzghar, puis de Yahia. Vous savez, le même Touzghar qui était le premier choix havrais au dernier mercato estival pour combler l'aile droite... Aile droite qu'est venue finalement occuper Riad Nouri, avec le malheureux dénouement que l'on connaît. 

Pour parachever la déconfiture, l'arbitre y est allé de sa connerie. Suite à un contact peu pendable, M. Guillard sortait le carton jaune pour Yo' Rivière. 2 minutes après, il remettait le couvert sur une faute encore moins évidente que la première et le bourreau des Lensois regagnait les vestiaires. Oh, je ne me cache pas derrière, mais des conneries arbitrales grossières, j'en vois toutes les semaines. On doit avoir l'arbitrage le plus moisi d'Europe. Je n'ai pas l'habitude de baver dessus, mais un tel niveau de médiocrité, ça commence à devenir insupportable. Remarquez, ça calmera peut-être Yohan qui, je cite, n'a "plus 20 ans et ne va pas faire deux fautes coup sur coup" mais est encore assez jeune pour systématiquement contester les décisions du corps arbitrales, justes ou non. Un de ses rares défauts qu'il serait relativement facile de gommer. 

Yo Rivière, auteur d'un doublé et victime d'une décision arbitrale affligeante

Et puis, les décisions pourries ont été dans les deux sens, on ne peut donc pas parler de parti pris. J'ai en tête une faute assez grossière de Maxime Le Marchand sur N'Diaye, où le hacman est clairement en retard. Un carton n'aurait pas été inapproprié. Et bien apparemment, l'arbitre l'a entendu de cette façon. Sauf qu'il a collé la biscotte à N'Diaye. Nous ne saurons jamais pourquoi. Les voies de l'arbitrage français sont impénétrables. Les spécialistes ligue 1 de canal ont eu pour principal sujet ce soir les erreurs d'arbitrage. S'ils y ajoutent la ligue 2, ils auraient eu matière à couvrir le sujet sur plusieurs émissions…

Je ne vais pas plus accabler tant de fébrilité et de naïveté de la part des Ciel-et-Marine. Je pense qu'Erick Mombaerts va vite s'en charger. Et quand je vois la tête de Benjamin Genton dans son interview, je pense que les joueurs auront déjà une idée claire sur la qualité collective de leur seconde mi-temps et le gâchis complet qui en découle. D'ailleurs, pour en revenir au vice-capitaine: la lucidité et la remise en question c'est bien, mais il va falloir qu'il se ressaisisse, parce que c'est vraiment déroutant de le voir se montrer aussi abattu. La défaite n'est jamais agréable. Mais il y a toujours moyen d'analyser le positif et le négatif et de s'en servir pour rebondir. La défaite doit motiver. A plus forte raison venant d'un cadre de l'équipe, un des rares joueurs de l'effectif avec beaucoup d'expérience. Allez Benjamin une contre-performance individuelle et collective arrive parfois, courage, un peu de mordant! De l'exemplarité pour cette jeune équipe!

Une association inédite dans le milieu défensif havrais qui a été prometteuse

Puisque je me fais un point d'honneur à tenter de mettre en avant le positif dans ce blog, il va quand même falloir relever ici les quelques actions de très grande classe (je pèse mes mots) que l'on a pu voir sporadiquement au cours du match, en première mi-temps surtout. Ce jeu rapide sur les côtés à une touche de balle, des décalages, de la verticalité. Ca laisse entrevoir ce que coach Mombaerts est en train de prôner en tant qu'identité de jeu. Ah, pouvoir jouer de cette manière sur toute la durée d'un match! 

A noter aussi les performances individuelles de certains joueurs comme Maxime Le Marchand qui s'est montré à l'aise dans ce nouveau rôle de milieu défensif. Son agressivité et sa qualité de récupération ont fait des merveilles, et sa patte gauche a distillé d'excellents ballons. Associé à un Zola des grands soirs, voici là un duo inédit qui m'a séduit.

Rivierez qui semble retrouver son allant offensif, même s'il va falloir continuer de bosser le défensif pour raccrocher son niveau d'antan. Un Walid Mesloub qui s'est battu comme un chien et qui, s'il a eu du mal à finir son match, montre un retour en forme indéniable au fil des matchs. Par pitié, arrêtez de le siffler! Il a été lumineux ce soir, pourquoi cette bronca? A tous les supporters qui me lisent: acclamez-le à sa prochaine sortie au Stade Océane: passez par-dessus l'idiotie de ce public. 

J'ai trouvé Walid Mesloub brillant et je ne comprends pas les sifflets qui ont accompagné sa sortie: lamentable!

Ou alors, il s'agit de mal-voyants qui l'ont confondu avec l'exaspérant Riyad Mahrez. Oui, exaspérant! Parce que quand on a un talent inné comme lui, on ne le gâche pas en portant constamment le ballon et en faisant de mauvais choix. Joue simple, Riyad, bon sang!
J'avais dit il y a quelques matchs qu'il devait grandir, mon discours ne change pas. Et il y a fort à parier que Drissa Traoré trouvera rapidement une place de titulaire et Riyad la situation dans laquelle il est le plus performant : en rentrant en cours de match.
J'ai été un peu dur au cours de cet article, mais c'est par frustration de voir autant de qualité dans ce groupe gâché par un mental vacillant que peut en partie expliquer la jeunesse. J'ai foi en eux, ce sont de bon gars, tous, et je reste persuadé que c'est avec eux que le club va grandir. Je pense qu'ils auront à coeur de rattraper cet énième tournant râté. Pour leur public comme pour eux-mêmes.

Et ça commence par le match contre Mende en seizième de finale de coupe de France ce mardi.


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