Sunday, September 29, 2013

Caen - HAC 1-0 : Mombaerts voit rouge

Avec un tiers du onze-type décimé, des cadres absents et un groupe usé jusqu'à la corde après une semaine au rythme effréné, je n'étais pas spécialement optimiste pour le derby des caennais.

Je m'attendais à un match terne, où l'une des équipes l'emporterait par un but de raccrocs. Je n'étais pas si loin de la vérité... 
Ce que je n'ai pas anticipé, c'est que les havrais pourraient le regretter à ce point.

Dans un stade Michel d'Ornano affichant seulement 11000 spectateurs, j'ai pu prendre place dans le parcage avec les quelques 800 havrais qui avaient fait le déplacement.

Si la première mi-temps, les joueurs apparurent en manque de fraicheur comme je l'avais envisagé, ils furent solides défensivement et assez entreprenants offensivement pour qu'on regrette déjà de ne pas finir cette première période avec l'avantage au compteur.

Le fait de jeu : le penalty et le carton rouge pour Zargo Touré qui rendent le calme roc défensif absolument furieux.

La seconde mi-temps sera beaucoup plus délicate pour des Ciel-et-Marine baladés au milieu de terrain, mais finalement peu inquiétés par des bas-normands bien inoffensifs. Jusqu'à la 84' et ce coup du sort.

Fodé Koïta, l'ancien Montpelliérain prêté au HAC la saison dernière et désormais malherbiste, s'écroule dans la surface suite à un contact avec Zargo Touré. Fayçal Fajr, l'ancien pensionnaire du centre de formation havrais, transforme.

Le Stade Malherbe donne une leçon d'opportunisme au HAC et prouve qu'avec bien peu de talent et de force collective, on peut tout de même engranger des points.

Quand on a les deux, pourquoi ne pourrait-on pas en faire autant ?


Auparavant, les rouge-et-bleu comptabilisaient seulement deux frappes cadrées, dont une sans danger.
De quoi alimenter une frustration déjà bien exacerbée par d'autres matchs bredouilles et où il y avait de la place, et aussi par cette infirmerie qui se remplit journée après journée: Geoffrey Malfleury, Jonathan Rivièrez, Harrison Manzala, Yohann Rivière, Walid Mesloub y figurent encore.

Ajoutons à cela le dernier match de suspension de Romain Saïss, et vous comprendrez que la circonstance atténuante (cette fois) est le manque d'un cadre sur chaque ligne du 4-2-3-1 d'Erick Mombaerts.

Harrison Manzala, Yohann Rivière et Walid Mesloub sont 3 des absents du match. Et pas des moindres!

La première mi-temps commençait doucement avec une première occasion en faveur des hauts-normands à la 22': Riyad Mahrez décale Pasky Fontaine, dont la frappe est bien détournée par Perquis.
C'est Mickaël Le Bihan qui a eu au bout du pied la situation la plus dangereuse suite à une ouverture lumineuse de Fontaine. Une situation quelque peu gâchée par un manque de lucidité de la part de l'ancien sedanais qui frappe en plein sur Perquis.
De "l'autre côté de l'eau", les hommes de Garande ne rentrent aux vestiaires qu'avec une frappe puissante, cadrée en la personne de Calvé, que Zack Boucher parviendra à détourner.

Une première mi-temps moins prolifique offensivement que lors des dernières sorties des HACmen, mais au bilan relativement positif tout de même.

Ce ne sera pas du tout le cas de la seconde, désignée comme "pathétique" par l'ancien sélectionneur des espoirs : l'attaque va devenir introuvable et le milieu de terrain havrais, complètement s’effondrer. Néanmoins, cela n'aura que peu d'incidence sur le nombre d'occasions adverses, tant la défense havraise sera solide: au delà d'une frappe écrasée de Seube facilement arrêtée par Boucher, Malherbe n'aura rien à se mettre sous la dent.
A l'opposée, Mahrez cadrera avec ruse un coup-franc arrêté brillamment par Perquis (67') puis peinera à décocher une frappe suite à magnifique transversale de Moussa Sao (72'), entré peu de temps auparavant à la place d'un Le Bihan disparu du terrain.

Sur cette action Mickael Le Bihan aurait pu faire la différence en première mi-temps, mais sa frappe viendra trouver Perquis.

Qu'on ne s'y trompe pas, si son nom revient souvent dans les quelques occasions, j'ai détesté la prestation globale de Riyad. 

Il suffisait que je le félicite récemment ici pour qu'il me le fasse illico regretter. 
Les erreurs qu'il avait gommé dernièrement sont revenues poindrent leur nez: mauvaises passes, difficulté à lâcher la balle, courses "de crabe" latérales qui viennent tuer la verticalité du jeu.
C'est bien de s'enorgueillir sur twitter de son dribble virgule/petit-pont sur sa dernière occasion, mais ce genre de geste n'a d'intérêt que s'il débouche sur une action décisive. 
Quand on a accumulé les pertes de balles et les mauvais choix, on se montre un peu plus humble. Merci de faire profil bas, Riyad !

A ce stade du match, les havrais devaient se dire que le point du nul n'était pas un si mauvais résultat et qu'ils n'avaient pas démérité pour l'obtenir. C'est sûrement dans cette optique que Mombaerts fit rentrer Pinteaux (78') à la place d'un Mahrez qui agaçait de plus en plus autour de moi, puis Flochon à la place de Fontaine à la 86'. Malheureusement trop tard.

Tristan Dingomé adressait une passe en retrait pas suffisamment appuyée, interceptée par Fodé Koïta.
Le guinéen laissé libre par le MHSC cet été partait seul au but et Zargo Touré tentait de le rejoindre pour éviter la punition en fin de match.

On connait la suite. Je l'ai déjà évoquée dans l'accroche de cet article.

J'ai vu et revu les images.
Je peux concéder qu'il est difficile de juger pour l'arbitre. Fodé est très malin, de derrière on a vraiment l'impression d'une poussette. Mais en regardant les images de face,  il n'y a jamais penalty là-dessus et encore moins carton rouge.
La frappe est déjà décochée par Fodé (et le ballon en orbite...), Zargo garde son bras le long de son ventre (ce qui est peut-être trompeur) et ne touche son ancien partenaire que de l'épaule.

Je vous laisse visionner les images, chacun se fera son idée.
Les commentaires vidéo son à nouveau éloquents. 

Spécialiste du tir au but, la main ferme de Zack n'était pas si loin du tir de son ancien compagnon au centre de formation.

De toute façon, les pensionnaires du Stade Océane n'auraient pas à ruminer une erreur d'arbitrage s'ils avaient été pleinement à la hauteur. Cela doit aussi servir d'exemple, être un moteur pour les prochains matchs.
Si les Ciel-et-Marine avaient mis deux buts auparavant, on n'aurait aucun regret. L'erreur de Dingomé aurait été sans conséquence, que l'arbitre soit tombé dans les rets de la roublardise de Koïta ou non.

Le football est cruel.

Cela dit, les jeunes havrais donnent l'impression d'emmagasiner beaucoup d'expérience match après match, et cette formation s'est montrée beaucoup plus de solide et sereine qu'à l'habitude, seulement entachée par l'erreur du jeune milieu monégasque.

Il accusait beaucoup de tristesse lorsqu'il est venu saluer le parcage à la fin de la rencontre. Il ne faut pas qu'il s'en veuille. L'erreur est humaine, surtout quand on répète ainsi les efforts dans un effectif amoindri. C'est la résilience et la capacité de rebond qui font les grands joueurs.

Damien Perquis s'est montré comme le meilleur caennais de la rencontre, au détriment de l'attaque havraise. Pas de chance, les journées précédentes, il était encore pointé du doigt pour son mauvais rendement.

J'ai été très déçu des prestations de Rothen qui s'est montré transparent, ainsi que celle de Kodija qui m'avait fait grande impression lors du trophée des Normands et qui n'a fait que se rouler par terre au moindre contact. 
De manière générale, je suis même très déçu par le SMC qui semblait être la grosse équipe de cette L2 et m'avait enfin donné l'impression de se mettre à jouer lors des 3 premières journées. 
Sans artifice, elle montre désormais son niveau de jeu réel depuis 7 matchs.

D'ailleurs, dans la voiture qui me ramenait au havre, j'ai été assez amusé par la question de Carine Galli à Damien Perquis dans l'after RMC : "Cela ne vous dérange pas qu'on parle systématiquement en mal du jeu Caennais?".

Je continue de croire que le classement de Caen et du HAC, respectivement second et treizième à l'issue de cette rencontre, est une anomalie qui sera rectifiée à la mi-saison.

Il est du ressort des joueurs de donner raison à tous ceux qui pensent ainsi. 
Vu la colère du coach à l'issue de la rencontre, je pense qu'ils ne vont pas avoir le choix. J'espère qu'ils ont profité de leur dimanche: la semaine risque d'être dure avant la rencontre face à Dijon.

Cette saison, le douzième homme est véritablement performant. Un argument de plus pour espérer des jours meilleurs.

Il y a des défaites qui laisse entrevoir du mieux. Aussi amer soit-il, ce match en fait parti.

N'ayant pas les moyens de se projeter vers l'avant comme des chiens fous, cette équipe havraise habituellement très joueuse a fait la démonstration d'une solidité nouvelle sur laquelle on devrait pouvoir compter pour la suite.

C'est aussi en raison de son public, que j'espère beaucoup moins dur que par le passé, qui reste fervent et fidèle même dans la défaite. 
On a d'ailleurs pu voir Christophe Revault et le président Louvel venir le remercier à la fin du match, symbole d'une éventuelle union autour de cet effectif avec lequel il semble possible de pouvoir bâtir quelque chose ? Je l'espère.

Il reste un match à domicile face à Dijon pour tenter de se refaire un peu avant la trêve internationale. Celle-ci permettra à la plupart des joueurs de souffler un peu et au staff de récupérer la quasi totalité des effectifs à sa disposition.

Alors, il faudra mettre les bouchées doubles pour que les efforts de tous portent leurs fruits.



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