Monday, December 02, 2013

HAC - Créteil 3-1 : De la tête !

On disait cette équipe dépourvue de mental. 

C'est sur le terrain qu'elle a prouvé le contraire en faisant montre de courage et de solidarité alors qu'elle était acculée par des cristoliens tout en puissance.

C'est bien de la tête que les HACmen ont gagné ce match, au propre comme au figuré; puisque les hommes d'Erick Mombaerts ont marqué les 3 buts de la tête. Comme un symbole.

Autre bizarrerie de la soirée: 2 de ces 3 têtes ont été inscrites sur corner. Il s'agit, là aussi, d'un autre domaine dans lequel les havrais ne nous avait pas habitué à exceller.

Si sa joie est feinte, Walid peut arrêter le football et se mettre à la comédie: il est très convaincant

Que retenir de tout cela? 
Ma réponse est simple: si tout n'est pas parfait, cette équipe montre au moins que lorsqu'elle dit travailler sur ses points faibles, ce ne sont pas que des paroles en l'air et que ce travail débouche sur des résultats. Je ne crois pas aux hasards. 
J'aurais d'ailleurs pu intituler cet article comme ça: "Je ne crois pas aux hasards".

"Je ne crois pas aux hasards". Et à l'image de ce premier but inscrit consécutivement à la minute hommage à Jean-Michel Lesage, quel dommage qu'il faille piquer l'orgueil de cette équipe pour qu'elle réagisse. 

J'en retire aussi finalement beaucoup de soulagement, et le plaisir de revoir enfin quelques sourires sur les visages. Dans le stade, et sur le pré.


Le groupe retenu par Mombaerts m'a quelque peu surpris. 
Si ce dernier a retenu 19 joueurs afin de mobiliser toutes les forces vives autour de ce match, je ne m'attendais pas à ce qu'il retienne finalement Romain Saïss et Mickaël Le Bihan, tous deux fraîchement de retour de blessure. 

Je ne m'attendais pas non plus à voir Harrison Manzala titulaire sur le flanc droit de l'attaque.
Un choix que j'ai trouvé néanmoins judicieux dans un contexte où l'on veut voir l'équipe montrer beaucoup d'envie, ce jeune pro en faisant l'étalage à chaque instant depuis son arrivée au club doyen. Qui plus est, Harrison a beaucoup d'impact physique ce qui était forcément nécessaire face à une équipe aussi athlétique.

Je ne vais pas m'en plaindre et bouder mon plaisir de voir enfin un joueur à droite évoluer le long de sa ligne de touche et adresser des centres. Je me rappelle non sans une certaine fierté lui avoir dit l'an dernier qu'il devait continuer de bosser, qu'il y aurait de la place à droite.

Pour le reste, au delà de la présence de Romain Saïss et Florian Pinteaux sur le banc, c'était un 11 relativement classique.

La première mi-temps fut bien maîtrisée par les Ciel-et-Marine, même si le premier quart d'heure fût un peu timoré à mon goût. 
Sans voir de superbes enchaînements, la possession de balle fut clairement havraise. Avec des lignes aussi denses et dures à bouger, les HACmen eurent du mal à se procurer des occasions. 

Comme on pouvait s'y attendre, à la 22' minute les supporters havrais entonnèrent un chant bien connu des anciens habitués de Deschaseaux: un hommage mérité à leur ancien n°22, Jean-Michel Lesage. 
Est-ce un lien de cause à effet ? "Je ne crois pas aux hasards": Yo' viendra marquer son 3ème but de la saison 3 minutes après, en coupant un corner d'Alexandre Bonnet au premier poteau.

J'aime les célébrations spontanées. La rage de Rivière est toujours belle à voir après ses buts.

C'est encore sur un corner, de Walid Mesloub cette fois, qu'Harrison Manzala inscrira son 1er but cette saison en piquant sa tête. Le rebond ne laissera aucune chance au gardien cristolien.

Ce second but à la 44ème semble mettre les havrais sur la voie de la victoire, mais le vent tournera complètement au retour des vestiaires. Un sentiment de déjà-vu qui commence à devenir franchement pénible.
Je ne crois pas que la sortie de cap'taine Rivière à la mi-temps, en délicatesse avec ses adducteurs, n'ait pas un rapport direct avec ce changement de visage: "Je ne crois pas aux hasards".

20 minutes interminables pendant lesquelles les normands ne finiront plus de reculer, jusqu'à carrément attendre les hommes de Jean-Luc Vasseur dans leur surface de réparation.
Évidemment, cela ne restera pas sans conséquence et Di Bartolomeo, laissé libre de tout marquage, réduira l'écart d'une belle frappe dans la surface de Zack Boucher. 

Dès lors, ce fut un "kick and run" assez confus, de part et d'autre. 
Un petit jeu auquel les pensionnaires du Stade Océane auraient pu laisser des plumes sans des parades décisives de Zack Boucher, ou un sauvetage sur la ligne de Romain Saïss, entré depuis peu de temps en jeu pour solidifier un milieu de terrain à nouveau bouffé dans les duels.

Le stress montait après un penalty injustement refusé sur un accrochage sur Mesloub et sur une frappe de Le Bihan qu'un rebond provoqué par ce  terrain dégueulasse qu'ont laissé derrière eux les rugbymen de France-Tonga.

A la 77ème, Micka Le Bihan viendra enfin délivrer les siens grâce à un joli coup de tête sur passe lobée d'Alex Bonnet, tout en précision. L'ancien toulousain est décidément en forme...
Les cristoliens peuvent rager pour ce dernier but: il y avait bien hors-jeu au départ de l'action. Les havrais, eux, relativiseront: pour une fois, l'erreur d'arbitrage est en leur faveur.

Au final, un match en demi-teinte si on met bout-à-bout une première mi-temps aboutie et une seconde bien plus éprouvante pour nos nerfs de havrais déjà malmenés. Mais au final, on ne garde qu'une vrai bolée d'air et de jolies scènes allant de la rage de Rivière à la joie fraîche et sincère de Manzala qui court jusqu'à son banc.

Élégant, émouvant, mérité.

J'ai aussi envie de mettre en avant l'élégance des supporters qui n'ont pas lâché leur équipe pendant 90 minutes malgré le contexte, s'arrogeant juste cette petite minute pour un hommage bien mérité au légendaire Jean-Michel Lesage. Un mélange savamment dosé dont on ne peut que leur attribuer le mérite.

Quel plaisir de revoir le sosie de Jason Statham, unanimement applaudi dans le stade. Il m'a arraché un sourire quand, ému, il ne put bredouiller qu'un simple "merci" devant le kop qui le saluait et lui remettait une écharpe aux couleurs du maillot qu'il, je le cite, "avait tant aimé" pendant 12 ans. Le timide et "taiseux" Jean-Mi ne change guère et c'est tant mieux!

Pour en revenir au club, vous n'êtes sûrement pas passés à côté de la révélation de Benoît Donckele concernant l'arrivée très probable d'un investisseur saoudien sous peu. Au vu de quelques fuites récentes concernant cette information, le journaliste de paris-normandie ne pouvait plus longtemps garder sous silence l'information, de peur de voir la primeur de l'annonce lui filer sous le nez.

J'étais plus ou moins au courant, et si cela n'expliquerait pas tout, voilà quelques journées que je me demande si cela n'avait pas une grosse répercussion dans la tête des joueurs.

Sur ce contact, il faudra à Zack une minute ou deux avant de reprendre ses esprits. Notez l'expression de Zargo à droite... :D

Aussi décevant que soit le gâchis comptable de ce début de saison, il est rassurant de voir qu'à l'image de Zack Boucher après ce contact impressionnant avec un attaquant cristolien, l'équipe peut tituber mais finit par se relever. On lui souhaite maintenant de réussir à faire au moins quelques pas dans le bon sens avant de se recasser la gueule, en priant bien évidemment pour que ça n'arrive pas.

Je pense que nos gars ont compris que sans envie, le talent n'est rien. Il va maintenant falloir comprendre que l'envie seule ne suffit pas à faire de grandes choses, qu'il faut aussi savoir exploiter son talent individuel et collectif, quand on en a.

Avec un peu de confiance en poche, on reverra peut-être le jeu prôné par Mombaerts qui me manque tant, et un meneur de jeu placé plus haut, une condition sine qua non pour revoir enfin ces actions fulgurantes qui faisaient notre bonheur la saison dernière.

Avec cette envie et un peu plus de jeu, on arrivera peut-être à retrouver un peu de dignité au classement et à grappiller un peu de soutien dans les tribunes.
L’affluence de 5908 spectateurs pour cette dernière rencontre est quand même significatif de ce début de saison... et triste.

Quand je parle de fraîcheur, je ne sais pas comment mieux l'illustrer que par cette belle photo de Manu Lelaidier

Voilà en tout cas un résultat qui permet de remettre un soupçon d'optimiste quant au maintien, avant cette mini-trêve de 2 semaines. Cela va permettre d'aborder les deux dernières rencontres de l'année à Troyes et contre Auxerre avec un peu plus de sérénité et pourquoi pas réaliser un grand coup et prendre les 6 derniers points possibles avant l'hiver. On ne peut pas tabler sur autre chose.

Le mot de la fin sera celui-ci: J'espère que ce match était un crépuscule et que celui à Troyes signifiera l' "Aube" de jours meilleurs.



5 comments :

  1. enfin.....merci pour ce résumé et merci aux joueurs d'avoir répondu présent et ainsi torde les mauvaises langues autrement appelé footix....

    ReplyDelete
  2. On arrive encore et toujours à se faire peur, même quand on maitrise un match. Bizarre comme tout d'un coup, l'adversaire qui était jusqu'alors un petit poussin, se transforme en ogre infranchissable. Si on avait eu la caboche à l'endroit, ou peut-être le physique (je ne sais pas trop), on aurait au moins 6 points supplémentaires et on regarderait vers le haut. Mes "si" ne valent rien mais quelle frustration dès les avoir vu si bien joue, et de revenir maintenant au rudiment du "ne pas perdre" a la Française. Certes, il y a des enjeux etc... Mais que je préfère les voir jouer que de défendre.

    Mombaerts s'est lui aussi range dans le FFF style, moi qui pensais qu’avec son histoire justement il allait persévérer et imposer son style, refusant de se fondre dans le moule du 4-2-3-1 qui ne fait plus gagner personne, mais qui les fait ne pas perdre. Il faut croire que les résultats de nos jours sont plus importants que le style. Pourquoi pas….. Mais si en plus, on nous invente des capitaux Qataris, alors ce club vendra définitivement son âme, et emportera la mienne de supporter avec…

    Désolé pour la séance émotion, mais je préfère avoir Louvel aux commandes avec ses erreurs de com’, de stratégie, de recrutement, etc…. que le roi du Kurdistan. JPL est ce qu’il est, mais on ne peut pas lui reprocher d’aimer sa ville et son club. Pour moi, ça me suffit mais je n’ai malheureusement pas d’ambitions de ce club, préférant les voir jouer en L2 pour longtemps, que de voir débarquer les footix parisiens au stade bleu.

    Sportivement,

    Brice

    ReplyDelete
    Replies
    1. Merci pour ce message Guiome.

      Brice: Allons bon! Pas de sinistrose!

      Certes, ce beau jeu auquel nous commencions à nous habituer se fait attendre cette saison, mais en l'absence de résultat on manque de confiance. Et il est difficile de la jouer offensif sans cet ingrédient indispensable.
      Je suis sûr que si on arrive à enchaîner quelques résultats positifs, on reverra bien vite ces combinaisons à une ou deux touches de balle qui font le bonheur de n'importe quel amoureux du ballon rond.

      Et puis, on ne peut pas reprocher à Mombaerts de vouloir enfin favoriser lui le résultat, lui qui a préféré le jeu au détriment du résultat en début de saison avec le résultat qu'on connait (et s'être fait un peu recadrer par le président).

      Au bout d'un moment, il faut faire taire le cœur et faire parler la raison. Aussi pénible que ce soit.

      C'est d'ailleurs ce que je vais faire en évoquant le nouvel investisseur: on ne peut pas faire autrement, il en va de la viabilité du club à long terme, et même de sa survie à plus court terme. Je peux te l'assurer. Faire venir un investisseur étranger ne veut pas dire faire un PACS avec le diable ( :p ) et perdre irrémédiablement son identité.

      Selon mes informations, je crois d'ailleurs que Jean-Pierre Louvel en fait un point d'honneur dans le choix de l'investisseur et dans le montage financier qui va s'opérer.
      A nous, membres actuels du club, partenaires, joueurs, supporters, locaux, journalistes, tous... de nous assurer qu'il en sera ainsi car c'est effectivement un sujet sur lequel on ne peut transiger. Mais c'est tout à fait faisable.

      Lens et Monaco en sont des exemples. Je ne crois pas que les sang-et-or aient perdu leur identité en s'acoquinant avec Mammadov, leur stade est toujours plein d'une ferveur populaire qu'on leur a toujours connu, le public n'a pas changé pour autant. Même chose avec Monaco et Rybolovlev, le club n'a pas perdu son identité: son stade sonne toujours désespérément creux! :D

      Il en ira sûrement de même chez nous avec la venue du Prince Abdulaziz (qui laissera sûrement en place un président du crû d'ailleurs) et l'ambiance au Stade Océane sera ce que nous en feront. Si cela se fait bien sûr.

      De mon côté, je ne veux plus voir le HAC en L2.
      Je n'en peux plus de voir un club avec ce charisme, cette histoire et ces infrastructures alors qu'en L1 fleurissent des clubs insipides. J'en peux plus, comme tu l'évoques, voir des jeux dégueulasses prendre l'ascendant sur de vrais beaux mouvements collectifs.

      Et puis, voir une équipe pour laquelle j'éprouve enfin presque unanimement de la sympathie me fait de la peine.

      L'heure est peut-être à la morosité, mais tant que les résultats ne nous propulsent pas au niveau inférieur je crois qu'il faut vraiment garder espoir pour qu'on arrive enfin à redresser le cap.
      Je ne doute pas qu'on y parvienne. La question est "Quand" ?

      Et le plus tôt sera le mieux...

      A bientôt !

      Delete
  3. Permets-moi de ne pas partager ton optimisme quant à la venue d’un actionnaire. La situation de Lens ne me donne pas du tout envie quand on voit le marketing à 2 balles qu’ils envoient. Il ne faut pas comparer le HAC à n’importe quel autre club et croire que l’argent va tout changer. Je ne parle meme pas de Monaco qui n’a jamais été un club de mon point de vue.
    Croire qu’on peut délaisser la formation en recrutant des stars serait une erreur au Havre, d’autant plus sois disant pour valoriser le sport dans leur pays. Même si elle change, la population havraise est différente en tout de ce qui se fait autour, même d’l’aut cote d’lo. Je ne parle pas du noyau dur Barbarians etc…même bel et bien du peuple havrais. Il est bien diffèrent des ch’tis, nos couleurs ont un sens, pas un vrai pas blanc vide de rien comme l’OMerde. Y’a tellement à dire sur le sujet de toute façon qu’un livre ne suffirait pas.
    Pour ma part, je préfère voir le HAC en L2 plutôt que de voir des écharpes Parisiennes, Monégasques et Marseillaises au stade bleu. Et oui, ce stade me fait guère rêver, mais encore moins si les footix s’y amassaient en nombre.

    À te lire avant le match de Vendredi,

    Brice

    ReplyDelete
  4. Détrompe-toi : je ne suis pas "optimiste" quant à l'arrivé d'un investisseur.

    Je crois juste que sans ça, le HAC va crever. En fait ce n'est pas que j'y crois : c'est une réalité implacable, sans investisseur on connaîtra le même destin que des clubs comme Le Mans, Sedan ou notre rival rouennais...
    A plus juste titre si on stagne en ligue 2.

    Voilà mon point de vue tout cru.

    En ce qui concerne tes craintes, je les comprends mais je ne crois pas qu'elles se vérifieront.
    L'argent ne peut rendre le club soudainement attractif pour des "stars" et je doute fortement qu'il s'agisse là du but recherché en injectant de l'argent dans notre club. Et puis, il serait impensable de faire abstraction de l'identité et du savoir-faire du club en matière de formation.

    Affaire à suivre...

    ReplyDelete