Monday, January 13, 2014

HAC - Metz 2-2 : Entre force et naïveté

La phase aller de cette saison de ligue 2 s’est donc conclue pour les Ciel-et-Marine sur un nouveau partage des points. Le 9ème match nul concédé en 19 journées.
Une rencontre qui ressemble beaucoup au HAC actuel: beaucoup de qualité, beaucoup de naïveté et une physionomie de match frustrante qui laisse un arrière-goût amer.

Avant de viser les étoiles, il va falloir être plus terre à terre dans les rencontres.

On ne va pas pinailler : un 5ème match sans défaite et un point contre un leader séduisant n’est pas un résultat honteux. Mais comment ne pas rager un tant soit peu en quittant le Stade Océane avec plein de nouveaux « Et si… ? » dans la tête.

Les HACmen peuvent pester: cette victoire qui aurait fait tant de bien, au final, ils ne l’aurait pas déméritée.



Le premier quart d’heure d’un match ressemble est souvent l'occasion de se jauger : le dragon graoully et la salamandre havraise n'y coupent pas et se tancent respectivement. Si les deux formations ont attaqué le match à belles dents, elles ne sont pas montrées très mordantes de part et d’autre.

Il fut d’emblée agréable de voir que le HAC n’était pas impressionné outre mesure et n'allait pas trop "respecter" leurs homologues lorrains. Sans complexe, les garçons ont prouvé qu'ils gardent confiance dans leur potentiel collectif malgré leur classement dans ce championnat, pas franchement reluisant.

Peu à peu, les Ciel-et-Marine haussent le ton dans la rencontre: le jeu se fait pressant dans le camp messin et les ballons se rapprochent de plus en plus du cadre jusqu’à l’ouverture du score à la 34’.
Suite à une mauvaise relance sur corner, Cyriaque Louvion déclenche une frappe lourde. Volontairement détournée par Romain Saïss, la balle prendra Johann Carrasso (petit frère de Cédric) à contrepied.

L’ex-Clermontois n’avait plus marqué depuis mars 2012. Un but logique qui vient récompenser celui que je considère comme le meilleur havrais de cette première moitié de saison.

L'avantage sera de courte durée.
Regardez attentivement la couverture de Cyriaque Louvion sur Nicolas Fauvergue: l'ancien Lillois n'est pas attaqué et a tout loisir de centrer pour l'excellent Ngbakoto qui n'a plus qu'à la pousser au fond, de la tête.

Se faire remonter au score à domicile à la 45' par le leader, voilà qui fait un peu tâche sur le papier...

Autre fâcheuse habitude: avoir du mal à se remettre dans le match après le retour au vestiaire.
Il faudra que Mombris sauve son équipe sur la ligne de but à la 57' pour que tout le monde se remette dans le sens de la marche.

Pasky Fontaine a fait une entrée très intéressante. Avec la suspension de Zola et le départ de Mahrez, il a un coup à jouer

Vous l'avez compris, l'un des thèmes récurrents de cet article est la naïveté de cette jeune équipe.
A la 64', Distel Zola est l'auteur d'un geste qui symbolise cela : portant un coup sur Fauvergue en dehors de toute action de jeu, il sera immédiatement exclu.

Le coup n'est pas bien violent, et si le rouge n'est pas choquant, la décision de M. Thual reste bien sévère. Un jaune aurait pu suffire.
Cependant, je ne tirerai pas à boulet rouge sur l'homme en noir tant son arbitrage a été excellent pendant 90 minutes. C'est le seul qui m'ait plu depuis le début de cet exercice, et de loin : il y a un véritable monde entre lui et ses confrères qu'on a vu jusque là.

En ce qui concerne le fait de jeu, Distel n'avait pas à faire ça.
Ce n'était pas franchement difficile de deviner les intentions de Fauvergue qui, à défaut de toucher des ballons, s'était mis en tête d'asticoter ses adversaires de la soirée.
Quel dommage de ne pas comprendre que c'était là tout ce que voulait ce roublard et de ternir ainsi une succession de prestations aussi convaincantes !
L'international congolais, apparemment courtisé par des écuries de deuxième division anglaise (Bolton, Charlton et Middlesbrough), a mis en danger son équipe pour le restant de la rencontre et risque désormais plusieurs matchs de suspension.

Malgré cela, les HACmen ragaillardis par une belle entrée de Pasky Fontaine parviendront à pousser jusqu'à prendre une nouvelle fois l'avantage au score par l'intermédiaire de Louvion.

Cyriaque Louvion est félicité par ses coéquipiers. Il n'avait plus marqué depuis Janvier 2012.

J'aime beaucoup sa réalisation qui est très fine.
Après un corner et une relance mal négociée, il voit que Carrasso est à terre et prend le temps de bien placer sa tête à l'opposé.

En prenant ainsi l'avantage à la 71' alors qu'ils sont réduits à 10 contre le leader, on se dit que les havrais sont les auteurs d'un véritable tour de force et que le plus dur est fait.

Et bien non !
Laissé libre de tout marquage sur son flanc droit, c'est une nouvelle fois Ngbakoto qui viendra égaliser à 10 minutes du terme de la rencontre.

La déception se voyait déjà lorsque l'équipe est venue justement remercier ses supporters à la demande de Walid Mesloub, capitaine du soir et accompagnée de Riyad Mahrez venu dire au revoir pour l'occasion.
En décortiquant les paroles et en lisant les visages lors de la conférence de presse, on voit sans peine que chacun réalise l'évidence: le club doyen aurait dû sans peine gagner ce match.

S'il ne s'est pas ménagé une fois de plus, j'ai trouvé Walid Mesloub en dessous de ce que l'on peut attendre d'un tel joueur

Puisque j'évoque la conférence de presse et ce qui s'est dit après le match, j'ai envie de revenir sur les déclarations d'Erick Mombaerts à l'endroit du public havrais. Un public que j'ai l'habitude de fustiger.

Le coach havrais lui a envoyé un skud, avec une déflagration eu deux temps.

La première durant les interviews d'après-match, en disant, je cite : " ... Là aussi j'ai du mal à comprendre les réactions du public quand on commence à prendre notre circulation du ballon, à faire tourner (...) les gens qui commencent à siffler et obligent les joueurs à déjouer. (...). Il y a une éducation du public à faire parce que c'est quand-même incroyable de commencer tout de suite à siffler alors qu'on prépare nos attaques..."

Il vise on ne peut plus juste.
Il a le droit de s'attaquer à ce genre de réaction lamentable venant manifestement de personnes n'y connaissant rien au football. Je l'ai assez fait ici pour ne pas le comprendre. J'étais d'ailleurs outré, quand je me suis retrouvé au milieu des sifflets qu'il évoque.

Par contre, quand il aborde en off, non plus la qualité du public mais la quantité de spectateurs au Stade Océane "fort" d'environ 8000 personnes ce soir-là : "Il était où le public? On recevait quand même le leader. On n'arrivera à rien ici.". (Source: Olivier Duc, France Bleu HN)

Là, je ne peux pas ne pas réagir.

Le public il est où?
Il est chez lui, au chaud, à se demander pourquoi il irait se cailler les meules à aller voir une équipe qui enchaîne les déceptions saison après saison, le début de celle-ci étant la dernière à son active.
Oui, le public est versatile. Et il l'est encore plus quand il n'a pas un radis.
Par contre quand l'équipe sera au mieux dans les sommets du championnat, il sera là. Il n'en aura rien à foutre de savoir qui jouera en face: contre le premier ou le dernier, il viendra voir son équipe parce qu'elle gagne. C'est un fait, c'est cruel et il faut faire avec.

J'espère que vous êtes néanmoins conscient d'avoir un KOP formidable cette année qui, bien que moins nombreux que quelques saisons précédentes, est d'un soutien sans faille.

Pour le reste, vous avez un vivier de 8000 personnes qui sont là régulièrement.
Cela ne doit pas être si mauvais en comparaison avec les autres équipes de Ligue 2 puisque le HAC est 9ème au championnat des tribunes.

Alors monsieur Mombaerts, polissez vos propos je vous prie.
Dites-vous que vous avez peut-être le nombre de spectateurs que vous méritez: celui d'une équipe convalescente qui pointe à la 14ème place aujourd'hui.
Vous le savez, vous l'inculquez tous les jours à vos joueurs: on n'a rien, sans rien.

Si les havrais ont concédé moins d'occasions que les messins, Zack a dû s'éxécuter quelque fois pour préserver le score

Au final il reste de ce match une belle affiche entre deux clubs mythiques, une opposition agréable à regarder sur le pré. Un beau moment de sport aussi, avec les échanges entre les supporters et l'amitié affichée lors de la conférence de presse.
Du côté de la Porte Océane, on peut se réjouir de la qualité de jeu, de l'état d'esprit irréprochable de l'équipe et par le point pris face à la meilleure équipe du championnat. Ajoutés à la série en cours, j'espère qu'ils s'agit d'autant d'indicateurs positifs pour la phase retour dès la semaine prochaine.
Des signes qui permettent d'espérer des résultats qui donneront une entière satisfaction.

Comme l'a écrit Benoît Donckele, sur ce match on peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein.
Subjectivement, j'ai quand même du mal à le voir autrement qu'à moitié vide.

Au football, il n'y a pas de 50/50 : une victoire c'est 3 points, un nul c'est moins de la moitié.




Havre AC - FC Metz (2-2 ) - 10/01/14 - (HAC... par Ligue2

2 comments :

  1. Rien a rajouter concernant ta tirade sur EM, meme si je suis decu qu'il prenne l'excuse de la pression des sifflets pour une fausse passe. Pour des mecs qui s'entraine 3 a 4 heures par jour, si un sifflet leur fait faire une fausse passe, faut changer de metier.

    Meme si je ne cautionne pas ses propos, je les trouve inquietant, au point de me demander si l'individu aspire a rester. En depit des resultats, le fond est bon et il faut qu'un entraineur comme ca puisse s'inscrire dans la duree, quite a patienter 1 annee de plus.

    Alors, c'est sur qu'on sait jamais dans le football, c'est peut etre une erreur, mais la qualite de jeu est indeniable.

    Brice

    ReplyDelete
  2. C'est vrai.
    Cela dit le public "lambda" est quand même exaspérant. Je comprends son agacement: je le partage 2 vendredi par mois...

    Je ne pense pas que cela remette son envie de rester en question. Si quelque chose devait l'agacer au point de remettre sa motivation en question, ce serait plutôt le manque de moyens. Crois-moi sur parole.

    En tout cas, je lui pardonne sans problème ce petit faux-pas (si tant est que c'en soit un) : j'adore ce coach. Et chaque entrainement ou chaque match auquel j'assiste renforce mon admiration.

    Je me répète: si une seule personne de l'équipe doit être préservé et s'inscrire dans la durée c'est lui. J'aimerais qu'on en fasse le Wenger du HAC...

    Et je crois que nous sommes 2, apparemment non ? ;)

    Bonne semaine.

    ReplyDelete