Tuesday, February 17, 2015

HAC - Clermont 3-1 : Y'a de l'amour dans ce HAC-là !

Pour la Saint-Valentin, le HAC a fait pleuvoir de l'amour sur son public, encore trop peu nombreux: on était plus proche de la masturbation solitaire prépubère que de l'orgie Strauss-Kahnienne au Stade Océane.
Il n'empêche: c'est avec ce genre de prestation - même tarifée - que le public reviendra.

Il y a des fois où les mots ne viennent pas et où je dois pondre un truc « histoire de ». J’ai poussé à m’en faire péter les vaisseaux, ça sort aux forceps et j’ai beau retourner ce qu'il en sort dans tous les sens: je trouve ça vilain.
Et puis il y a quelques matchs comme ça où les gars ont fait tout le travail, alors vous êtes naturellement inspiré et les mots glissent tous seuls, comme un tacle de Steven Fortès sur du verglas, soyeux, comme une passe de Pasky Fontaine.

Jouer à saute-mouton pour célébrer le but de capitaine Le Marchand: quels gamins ces havrais!

Dans cette rencontre, il y avait tout : de l’envie, de la rigueur, du jeu et de beaux buts. C’est plus facile d’être dithyrambique quand on a vu autre chose que dix tirs de bique (je sors).
Le fond de jeu mis en place par Erick Mombaerts (<3) est sublimé par cette dalle insufflée par Thierry Goudet. L'ancien tenancier de troquet a mis l’accent sur le dépassement de fonction : le dédoublement sur les ailes, amener le surnombre et surtout défendre ensemble avec un pressing haut.

Chaque HACman joue pour l’autre et on sent que l’équipe a renoué avec l’envie et le plaisir.
Si entendre Micka Le Bihan, euphorique, gueuler dans les vestiaires à la fin de la rencontre « on va aller le chercher ce podium ! » m’arrache un sourire, il est plus bienveillant que moqueur : raisonnablement, je ne crois  pas à la montée mais c’est ça le bon état d’esprit.

C’est en se mettant dans ces dispositions que les gars parviendront à enchaîner des matchs comme celui-ci et faire revenir à eux un public plus nombreux.


J’aime pas ramener ma couenne, mais un peu d’auto-satisfaction ne fait jamais de mal : quel plaisir de constater depuis quelques matchs à quel point j’avais raison sur le 4-3-3 !
Ce système sied vraiment aux Ciel-et-Marine.

Avec ce schéma tactique et la compo de départ, j’ai pu vérifier la pertinence d’une autre suggestion : voir Romain Saïss jouer en 8.
A réitérer ! Avec Max Le Marchand en sentinelle, il est possible de le faire monter d’un cran où son intelligence de jeu et sa puissance me paraissent beaucoup mieux exploitées.
Je trouve d’ailleurs que les commentaires sont un peu durs à son égard. Il n’est pas certes pas au niveau de la saison dernière, mais je crois qu’il faut arrêter de faire nos bêcheuses : c’est un joueur à fort potentiel, qui sait être rugueux quand il le faut.

Apprécions Romain, en fin de contrat en juin, avant qu'il n'explose ailleurs. J'espère le revoir au poste de relayeur.

Dès le début de la rencontre, ce milieu de terrain Le Marchand – Saïss – Fontaine a détonné avec un pressing très haut et une justesse technique qui n’avait d’égale que la faiblesse de Clermont.
Ce sont ces mêmes joueurs qui se sont illustrés sur la première réalisation avec un centre de Pasky Fontaine au second poteau que vient reprendre le capitaine Ciel-et-Marine qui ajuste efficacement le gardien. Ça fait plaisir de voir Max scorer.

La seconde réalisation est encore plus aboutie collectivement : Pasky lance Micka Le Bihan qui parvient à décaler Geoffrey Malfleury sur le côté droit, d’une passe absolument magnifique.

Geoffrey sur son but. Je vole à nouveau le travail de l'ami Manu quelques temps : Mégane est licenciée.

Geoffrey croise bien sa frappe et inscrit son premier but de la saison. Thierry Goudet peut se satisfaire d’avoir relancé, je cite, « Son Geoffrey » ( :D ) avec succès : plus grand monde y croyait, moi le premier. Force est de constater que le petit attaquant monte en régime et prend plaisir à jouer sur l’aile droite, ce qui n’était pas franchement acquis au début de l’ère Mombaerts (<3). Il va falloir qu’il continuer de travailler, notamment son placement car il est encore trop souvent en position de hors-jeu. Ça sent tout de même la belle fin de saison pour l'ancien du Red Star.

Il reste encore des axes de travail: le HAC a beaucoup de mal à revenir dans le match à chaque début de seconde période. C’est vraiment quelque chose qu’il va falloir régler car cela nous coûte très souvent des buts : 10 buts entre la 45 et la 60’ soit  38% des buts encaissés depuis le début de la saison...
La preuve par l'exemple sur ce match: un quart d'heure de flottement et un but.
L’action part d’une perte de balle d’Alex Bonnet. La frappe de Capelle est détournée et prend Diallo à contre-pied.

J’aurais pu trembler, on connait la manie des havrais à se faire remonter au score.
Pas cette fois: les hommes de Goudet ont repassé d'emblée la seconde. Ils affichaient une telle sérénité et une telle détermination collective que j’étais zen comme un bonze.

Jusqu'à ce but playstation d'Issam Chebake: un beau déboulé sur son flanc, il repique dans l'axe et enroule une frappe du gauche (s'il vous plait!) en pleine lucarne opposée. J'étais pile dans son dos à ce moment là, et l'effet m'a laissé sur le cul. J'ai cuvé mon apéro (pourtant conséquent) instantanément. Ce but vient récompenser un joueur surprenant, qui s'est montré à son avantage dès son premier match (face à Caen lors du trophée des normands) et affiche une progression intéressante pour quelqu'un qui découvre seulement la L2.

Après avoir déboité le portier auvergnat, Issam s'est déboité la mâchoire.

Micka aurait pu tuer le match quelques instants plus tard d'une belle volée, malheureusement non cadrée. 
J'ai d'ailleurs du mal à comprendre qu'il n'y ait pas plus d'engouement autour de ce joueur qui représente pourtant les valeurs (un terme suranné que je n'aime pas) qu'on prête au club: le labeur et la détermination. Il est collectif, toujours généreux dans l'effort, se bat comme un véritable chien... Et puis, un mec qui s'était réorienté en CFA plomberie suite à son échec au centre de formation de Lorient et qui évolue maintenant dans le club d'une ville ouvrière...

Ainsi s'est achevé ce 4ème match d'une série sans défaite (V-N-V-N), encourageant dans l'attitude et dans le jeu. Les HACmen se sont offerts le droit d'être sereins lorsqu'ils iront défier l’incontestable et incontesté leader troyen de ce championnat samedi après-midi.
C'est la seule équipe convaincante de ce championnat, mais malgré tout, pour moi, devant ma téloche, l’espérance ne sera pas troyenne : elle sera havraise.

Je voulais aussi parler de la victoire des U19 dans LE derby face au FCR à la Cavée Verte sur le score de 2-1.
Je les ai vus meilleurs dans le jeu, mais ils ont su tenir le résultat à 10 après une expulsion de leur gardien, Pèdre, qu'on ne blâmera pas : il a juste raté sa sortie aérienne et mis ses deux poings dans la ganache de son opposant rouennais. Ça arrive.
Les buts havrais ont été inscrits par Djiby Sarr et de Nathaël Julan. J'aime beaucoup le "petit" Julan qui a un profil à la Hoarau, avec la justesse technique et la vivacité en plus. S'il arrive à améliorer ses qualités de finisseur, je suis sûr qu'on en reparlera beaucoup dans quelques saisons.

Thierry Goudet a conquis par son discours et par son exigence, par sa grinta et par son swag.

Pour conclure, je dirais qu'on sent vraiment du mieux sur le terrain et dans les têtes.
Au club, je sais qu'on veut profiter de cette dernière partie de saison à priori tranquille et de la fin de ce vaudeville du "rachat" pour remettre certaines choses à plat et repartir de l'avant.

C'était un week-end Ciel-et-Marine au presque parfait.
Pourvu que ça dure.

Il n'y a pas que les joueurs qui prennent à nouveau du plaisir. Nous sommes visiblement 5000 dans le même cas.




Résumé vidéo et coulisses du match par Manu Lelaidier - www.hac-foot.com par HAC

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