Sunday, December 02, 2012

HAC – Tours 3 - 0 : Un tour de force

Nous nous remettons à gagner, je peux de nouveau enchaîner les jeux de mots moisis.
Moisi, le match de ce soir ne l’était pas. 

Je ne reviendrai pas sur le beau (à mon goût) 11 de départ : c’est celui que j’annonçais dans l’avant-match. Ce petit jeu est d’ailleurs bien plus simple quand on peut voir les chasubles à l’entrainement la veille !

Pour obtenir un beau match, il faut 4 ingrédients : Une belle équipe, un beau stade, une belle affiche et une bonne ambiance. Si cette dernière s’était intégrée au mélange, cette rencontre aurait frisé la perfection.  

La joie sur le 2ème but inscrit montre tout le soulagement et la joie collective des Ciel-et-Marine
Benoit Donckele avait joliment sous-titré ce match « le jour de la réconciliation » dans le Paris-Normandie, il y a quelques jours. Seulement, pour qu’il y ait réconciliation, il faut que les deux parties soient là, et ce n’était pas le cas du public vendredi soir.
Nous étions 7161. Ce qui est peu, déjà.
On mettra ça sur le compte des matchs à 18H45. Comme beaucoup de choses. Moi non plus je n’aime pas cet horaire, mais je trouve qu’il a décidément le dos large. Espérons que ce soit ça, parce qu’il serait dommage de constater que le public qui se montre exigeant avec les joueurs le soit moins avec ses propres prestations de 13ème homme. Il y a peu, les Ciel-et-Marine et les supporters ne faisaient que des demi-matchs, ne répondant qu’à la seconde mi-temps. Maintenant que les joueurs ont prouvé qu’ils pouvaient répondre présents dans l’envie et dans le jeu sur un match entier, ce serait peut-être bien que le public en face autant. Parenthèse close !

Venons-en au match en lui-même.



Fidèles à ce qu’ils avaient annoncé, Les HACmen se sont simplifiés les choses en attaquant fort dès le début du match. A la 7ème, suite à un superbe une-deux entre Rivière et Malfleury, ce dernier marque sur une frappe sèche en pleine lucarne. C’est à ce moment que feue ma première corde vocale me lâchait.

Décidément, ces deux là s’entendent très bien. Et même quand ils n’occupent pas tous les deux la pointe de l’attaque, ça se voit. Dommage que leur entente fut interrompue par un choix de coach en début de saison. On voit aujourd’hui que ce fut dommageable à l’équipe (et de fait, à Cédric Daury).

Ces deux-là se sont vraiment trouvés, il y a fort à parier que le duo refera parler la poudre cette saison!

Contrairement à ce que l’on pouvait voir il y a encore quelques journées, ce premier but inscrit ne fait plus reculer les havrais désormais. Et dès la 18ème minute, trépas de ma seconde corde vocale : Mesloub arrive à trouver la tête de Rivière qui plonge et arrive à mettre le cuir au fond des filets.
Et encore… Walid aurait pu inscrire le troisième sur une frappe ou par un corner rentrant avant la fin de cette magnifique et rassurante première mi-temps. Et je peux vous dire qu’autour de moi comme sur le terrain, au coup de sifflet, et le soulagement et la liesse étaient vraiment palpables !

 La deuxième mi-temps fut moins agréable à regarder. Visiblement, Revault avait donné pour consigne de gérer cet écart et de tenter de punir les Tourangeaux sur le moindre contre. Consigne respectée puisque les havrais ont joué beaucoup plus bas, laissant la gestion du ballon au TFC et tentant de contrer rapidement dès que les ballons était récupérés. Et si Zack Boucher fut rarement inquiété – montrant une fois de plus toute sa classe quand il le fut – nous aurions pu en mettre encore un ou deux au fond pendant cette seconde période. Au premier ballon de Jean-Pascal Fontaine bien frappé mais arrêté par le gardien, comme à la tête de Zola sauvé sur la ligne par un défenseur. Mais c’est sans compter sur une merveille signée El Hadji Ba sur une passe décisive de Mesloub, la seconde (3 si Fontaine ou Zola avait mis au fond). La passe élimine un joueur, Elhadj’ en élimine deux par son contrôle et sa feinte de corps puis enchaîne sur un petit piqué qui viendra faire mourir le ballon dans la cage adverse. Sublime, insolent.

Le jeune El Hadji Ba, tout en technique et en puissance pour inscrire ce 3ème but

 Individuellement, j’ai trouvé que les latéraux ont été un peu en dessous du reste de l’équipe, particulièrement à droite. Pour le reste, c’était flamboyant. Zack toujours aussi impressionnant. Il lui reste peut-être la relance à travailler. La charnière centrale Genton-Touré impeccable. Zola et Ba monstrueux à la récupération, grattant un grand nombre de ballon, assurant un gros pressing et ne ménageant pas leurs efforts. Un Mesloub retrouvé qui manque encore un peu de lucidité parfois mais je n’ai aucune doute : ça va revenir. Sur les ailes, Bonnet et Malfleury ont fait leur taf, mais je les ai trouvé plus appliqués défensivement qu’offensivement sur l’ensemble du match, surtout dans le cas d’Alex. Et Rivière… bon, bah c’est Rivière quoi ! Une 2ème passe décisive et un 5ème but en ligue 2.

Nous sommes désormais à la 9ème place. Et si les prochains match ne sont pas évidents (Istres et Le Mans), on les aborde avec sérénité et il redevient possible d'espérer. Il suffit de voir les visages des joueurs pendant les interviews pour comprendre que la donne a complètement changé, ainsi que leur état d'esprit.

J’avais des doutes sportivement sur « l’effet Revault ».
Je n’en ai plus aujourd’hui. 3 matchs, 3 victoires.
Il a su s’entourer pour palier ses faiblesses, à l’image de Johan Louvel qui gère les entrainements.
Abasse Ba et Joël Beaujouan doivent eux aussi l’assister tactiquement.
Il a réparé deux erreurs de son prédécesseur, en pariant à nouveau sur la complicité Malfleury-Rivière et en faisant jouer Mesloub dans un rôle plus offensif (Daury voulait sûrement en faire un Pirlo). Il joue aussi dans la continuité de ce que travaillait Daury, à savoir le jeu rapide et direct, en alternance et à une ou deux touches de balle. Il créé l’émulation en jouant sur la concurrence avec un groupe élargi. Groupe élargi dans lequel viennent se fondre des jeunes. Et quand on voit les prestations de ces derniers (Ba, N’tangu, Traoré, …) ce n’est pas de la concurrence pour de la concurrence : il y a vraiment des solutions à chaque poste ou presque. Enfin, ce qui est le plus flagrant à mes yeux c’est ce que l’on appelle la « Grinta ». Il n’y a pas photo : les joueurs en veulent, ils ont faim de ballon, ils mordent dans le jeu, ils prennent du plaisir. Et bon sang ce qu'est agréable à voir!

Au-delà des résultats, je crois que tant qu’ils montreront ce visage, plus rien ne pourra leur être reproché…

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