Brest - HAC 1-0: De l'ambition mais pas d'ambitieux ?

Il m'aura fallu pas moins de 3 jours pour tempérer mon humeur, prendre un peu de hauteur là-dessus et penser ce papier. Pour résumer, il m'aura fallu 3 jours pour pondre cette daube mais l'objet de cet article n'en mérite pas moins.

Après tout, il aura fallu une semaine d'entrainement au Ciel-et-Marine pour cadrer un tir durant la rencontre.

Vous qui me lisez, vous savez sûrement que cela ne me dérange pas que le HAC perde contre plus fort. Par contre, qu'est-ce que ça peut m'emmerder de perdre contre aussi faible !!

Le Marchand et les siens auront réussi à perdre 3 points sur la seule occasion concédée (2 tirs cadrés pour les bretons) et à ne pas s'en créer la moindre en dominant tout le match.

Les hommes d'Alex Dupont, meilleure défense de ligue 2 s'il fallait le rappeler, ont été tranquilles comme des papes après avoir inscrit ce but ridicule et largement évitable. Pendant ce temps là, le fantôme de l'équipe havraise récitait ses gammes. Du "par cœur". Aucune créativité.

A quel moment a-t'on vu une équipe qui se déplaçait pour asseoir ses ambitions et y mettait l'intensité de rigueur, pour grimper sur le podium ?

C'est bien d'avoir de l'ambition. Peut-être, lors des prochains matchs, aurons-nous aussi un effectif ambitieux ?

L’entame de match, toute en mauvaises relances et en déchets techniques, présageait déjà l'issue du match. Et ce but concédé à la 12ème minute n'était que la conséquence logique d'un début de rencontre raté.

La responsabilité de 3 joueurs est engagée sur cet accident sportif : celle de Jérôme Mombris qui a laissé le temps à Belaud de centrer tranquillement, celle de Le Marchand qui n'intercepte pas le centre, celle d'Abdoulaye Diallo auteur d'une sortie un peu hasardeuse.

Contredire cela, ce serait déresponsabiliser complètement les joueurs et ne pas favoriser leur remise en cause. C'est ça le haut niveau. C'est ça, avoir des ambitions. C'est accepter ses erreurs, avoir conscience de ne pas être parfait et travailler pour gommer ses faiblesses. Quand on décortique certaines réactions d'après match, je pense qu'on est encore loin d'atteindre cette maturité nécessaire.

Critiquer factuellement la performance d'un  joueur n'est pas lui faire offense. Pour un joueur, reconnaître son erreur serait bon parfois: faute avouée à demi pardonnée !

A partir de là, Brest s'est regroupé en bloc compact pour défendre et contrer. Le HAC a fait circuler le ballon au milieu de terrain, dans l'attente de mouvements qui ne se sont jamais produits. Il faut dire que notre meneur de jeu a été complètement étouffé par l'adversaire, et que les excentrés ont été aussi présents que l'argent du rachat sur le compte du club.

Leroy, qui n'a plus les jambes de ses 20 ans, avait deux brestois sur le paletot, systématiquement. Le néo-quadragénaire a ainsi rendu la plus mauvaise copie depuis son arrivée au Havre, avec de nombreuses pertes de balles. Ce marquage individuel aurait dû créer des espaces sur les côtés mais ni Bonnet, bien timide et systématiquement aspiré dans l'axe, ni Sao, complètement absent du match, n'ont réussi à prendre la profondeur ou à déborder le bloc défensif.

A propos de ce dernier, il a dû se prendre un grosse soufflante: il est très rare qu'Erick évoque un joueur en particulier lors des conférences de presse d'après-match. A Moussa de faire amende honorable au prochain match. Je vais faire mon Donckele et mettre un petit billet sur le fait qu'il brillera face aux lionceaux.

A part ça, il n'y aura eu quasiment aucun mouvement offensif dans les 30 derniers mètres: quelques frappes de loin de Saïss, une frappe cadrée sans conviction de Le Bihan pour les statistiques et un face à face d'Ikoko gâché par Agbetu qui le gêne. 

Je l'évoquais déjà après l'opposition au Stade Océane durant la dernière trêve: le nigérian a décidément beaucoup de mal à se positionner sur le terrain.

Je n'ai pas vu grand chose de réjouissant dans ce match.

Je garde en tête Le Bihan qui a multiplié les efforts et a beaucoup dézonné pour toucher le ballon. 

Je note aussi que Saïss commence à retrouver le niveau qui était le sien la saison dernière, même s'il a alterné le bon et le moins bon. 

Et puis, celui qui aura été le plus en vue sur ce match aura été Zargo Touré. Comme tous ses compères dans l'axe, il aura été bien à la peine à la relance, spécialement en début de match. Mais il a été infranchissable et aura étouffé à lui seul tous les contres brestois en seconde mi-temps. Heureusement...

On pourrait regretter deux penalties assurés injustement oubliés : une main dans la surface à la 37' et Agbetu fauché à la 85' qui aurait mérité le carton rouge. Malheureusement, quand l'équipe ne s'est procurée que très peu d'occasions, ce qui pourrait devenir une excuse n'en est plus une.

Les havrais ont donc fait la part belle à un nouveau leader bien moins convaincant que les équipes du haut de tableau rencontrées dernièrement. Nancy, Dijon et Troyes - dans l'ordre - m'ont fait bien plus grande impression.

Etaient-ils tétanisés par l'enjeu, les hommes de Mombaerts? Transis par le froid et la pluie? Démoralisés par ce stade moche et cette pelouse de DH? Avaient-ils un pet de travers?

Il faudrait qu'ils réalisent que ce n'est pas en étant aussi amorphes offensivement qu'ils vont avoir des ambiances plus chaudes. Et puis, si c'est le cas, leurs supporters avaient le niveau, eux. Dommage.

Après Orléans et Nancy pour lesquels j'avais trouvé des circonstances atténuantes à la défaite (la fatigue et l'erreur tactique), c'est le troisième tournant manqué - sans raison apparemment valable cette fois - et sûrement le dernier joker qu'il nous reste dans la course à l'accession.

Après un intermède en Coupe de France face à Deauville (bordel, un derby !!!), il sera l'heure de sonner le ralliement pour les leaders de cette équipe face à Sochaux. Il va falloir que les Modeste M'Bami, Jérôme Leroy, Max Le Marchand et Erick Mombaerts fassent leur taf et regonflent la motivation et l'agressivité des troupes face à la meilleure équipe du championnat contre laquelle il est désormais interdit de perdre. 

Une petite séance de Jérôme Le Banner pendant la trêve ne serait pas du luxe non plus.
Et puis, si les hommes ne suffisent pas à se galvaniser les uns les autres, la concurrence fera sûrement son effet. J'espère que les joueurs en ont conscience avant qu'il ne soit trop tard pour eux, et pour l'équipe.

Entre amusement et écœurement, vous vous direz sûrement en finissant ces lignes que mon optimisme est largement entamé: c'est vrai!

Je doute de le retrouver: les HACmen sont loin de la vitesse de croisière d'un candidat à l'accession qui doit tourner en moyenne à presque 2 points par match, ce qui est impossible quand on a un déficit qu'on traine depuis le début de saison et qu'on n'engrange pas de points à l'extérieur.

Pour flirter avec ce rythme (et donc que je retrouve la banane) il faudrait gagner tous les matchs jusqu'à la fin de l'année...

Je vous laisse avec le résumé vidéo de la ligue, agrémenté par Manu Lelaider avec des images off.