HAC - Châteauroux 1-1 : Une histoire de paillasson.

Ce match aura été à l’image de ce début d’année 2015 : d’une tristesse affligeante.

La seule bonne vibe du match aura été le moment de recueillement qui a précédé le coup d’envoi, et cette surprenante Marseillaise entonnée par les supporters qui m’a littéralement collé la chair de poule et les larmes aux yeux.

C’est bien un 4-4-2 en losange qui a évolué sous quelques 5300 paires d’yeux pour le premier match de l’année et de l’ère Goudet. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce ne fut pas franchement une réussite. Un milieu de terrain perdu, des attaquants difficiles à toucher, très peu d’occasions à se mettre sous la dent de part et d’autre et ce qu’il reste au final est un misérable point pris, face à l'une des pires équipes de ligue 2 à l’extérieur. Et ce n’est pas peu dire : vendredi soir, Châteauroux a inscrit son quatrième but à l’extérieur depuis le début de la saison…

Moment très intense pour ce message qui se veut rassembleur. Les HACmen vont-ils se rassembler, sportivement ?

A part ça, j’ai bien aimé la réaction de l’entraineur à la fin du match. Très rafraîchissant de voir Thierry Goudet heureux comme un gosse d'entrainer son premier match au club doyen et forcer ses joueurs à aller remercier leurs supporters.

En ce moment, on se concentre beaucoup sur le rachat, d’éventuels arrivées et départs et que sais-je encore.  De mon côté, ce qui me tracasse est bien plus terre-à-terre : le niveau de jeu et les résultats sportifs. Le HAC n’a pas aligné une victoire depuis octobre (soit 6 matchs) et je ne suis toujours pas plus rassuré. Au rayon des bonnes résolutions, je n'ai pas vu l'ombre d'un début de regain de forme. Ni le fameux "électro-choc".

Le premier but intervient sur une perte de balle assez grossière de Romain Saïss. Cette « boulette » n’est pas anecdotique : le franco-marocain réalise une seconde saison bien en deçà de sa première sous le maillot Ciel-et-Marine : il avait été pour moi le meilleur HACman de la saison dernière, aux côtés de Walid Mesloub. Personne ne me retirera de la tête qu’il est atteint par cet interminable dossier, et le départ de coach Mombaerts.

L’intervention ratée de Maxime Le Marchand qui s'en est suivie est elle aussi révélatrice : il y a peu, jamais Max ne se serait pris un grand pont comme ça. Si je ne me trompe pas et que trouble il y a aussi, dans le cas de Max on peut aussi y ajouter l’intérêt du Stade de Reims, qui  ne devrait pas aboutir cet hiver dixit le président Rémois.

Première et seule occase adverse et le HAC encaisse un but, des éclats de rires nerveux sur les sorties de notre gardien sur 5 corners à la suite: heureusement, il nous reste des repères ! Pas trop de changement d’un coup !

Là où nous sommes en rupture avec le début de saison, c’est sur le nombre d’occases que l’on se procure sur ces derniers matchs. C’est le néant : on dirait le compte en banque du club au crédit maritime !

Il y en a eu trop peu pour regretter le résultat ou ne retenir que ce penalty non sifflé quand une main est venue stopper une frappe de Le Bihan.

Je note quand-même que les choses se sont décantées avec l'entrée d’Alex Bonnet et le retour au 4-2-3-1. Ils ont passé la seconde. Ou plutôt, ils ont quitté le point mort et enclenché la première.
On a vu beaucoup plus d’envie et d’intensité durant les 20 dernières  minutes, ce qui fut juste suffisant pour permettre à Jérôme Mombris de reprendre une frappe déviée par le portier de la Berrichonne, et d’égaliser. Un beau but du droit qui vient agrémenter un match plaisant du latéral gauche.

Bravo Mombris, 4ème meilleur buteur ex-aequo avec Leroy. Encore 1 et il rattrape Bonnet, 2, Sao. Ceci n'est pas une vanne

J'aimerais revenir sur ce 4-4-2 concocté par Thierry Goudet: je pense que c'est une fausse bonne idée. De base, c'est un dispositif tactique très difficile à animer. Cela requiert des latéraux avec énormément de volume de jeu, des automatismes au milieu et surtout, du mouvement en attaque. Alors quand on n'a pas les joueurs pour, c'est encore plus compliqué...

Si les latéraux ont fait un match correct, j'ai trouvé Fontaine et Sao perdus, ainsi que Le Bihan qui ne savait pas s'il devait prendre la profondeur, servir de point d'appui dos au jeu ou décrocher pour s'intercaler dans des lignes berrichonnes très resserrées. Quant à Joseph Mendès, je l'ai trouvé ... Immobile! Ou alors, il tapait un 1,2,3 soleil sur le terrain, tranquillou, pour la déconne.
Remarquez que si j'adore le chambrage, je n'ai pas du tout apprécié les sifflets qui ont accompagné sa sortie...

Il est évident que l'ancien coach Manceau va devoir tâtonner mais il me semble qu'il peut d'emblée oublier cette configuration.

De la même manière, j'ai beau être un aficionado du 4-2-3-1, je reste convaincu qu'il faut arrêter de compter sur un meneur de jeu à l'ancienne pour animer le secteur offensif. Leroy peine à être créatif.

Dans notre cas, il me semble préférable de passer sur 4-3-3 pour densifier le milieu de terrain et joueur plus sur les ailes. On a trop tendance à systématiquement repiquer dans l'axe, ce qui est très facile à défendre pour un bloc compact.

Steven Fortès est l'un des seuls à m'avoir plu sur le terrain, vendredi dernier.

Modeste M'Bami serait à son aise devant la défense, en sentinelle. 

Cela permettrait à Pasky Fontaine et Romain Saïss de jouer un plus haut. Romain apporte systématiquement le danger quand il prend la peine de faire parler sa puissance et monter aux abords de la surface. Ces deux joueurs pourraient apporter le surnombre dans l'axe et servir de point d'appui à deux joueurs de côté, comme Bonnet et Gamboa à gauche, ou Sao et Manzala à droite.

Enfin, un milieu à 3 permettrait d'intégrer crescendo des joueurs à fort potentiel comme Victor Lekhal et Dylan Louiserre. Mettre plus de milieu à du sens, puisqu'on a du banc à ce poste!

Sur le secteur offensif, si Le Bihan se casse une patte, on peut aller brûler un cierge à Lourdes...

Dans ce contexte, je trouve ça assez étrange de vouloir prêter Harrison Manzala quand on voit le rendement des dernières recrues.

Je n'oublie pas que mes vœux 2015 restent à écrire: je ne manquerai pas d'adresser tous mes vœux de clairvoyance à Jean-Christophe Thouvenel. Si le rachat se faisait, j'espère qu'il le serait plus en tant que salarié qu'en tant que bénévole !